Quand s’inquiéter des réactions émotionnelles suite à des événements traumatisants ?
Suite à un choc comme celui vécu par les victimes des récentes inondations, diverses réactions peuvent se manifester chez les victimes directes et indirectes ainsi que les témoins ou intervenants de premières lignes.
Ces réactions sont normales ! Le psychisme humain s’adapte de différentes manières pour traverser le mieux possible ces événements traumatisants et leurs conséquences. Il a besoin de temps pour « digérer » les événements et traverser l’état de choc.
Ces réactions peuvent durer de quelques jours à plusieurs semaines, en fonction de chaque personne, de l’intensité de ce que chacun traverse et aussi en fonction d’éventuels anciens traumatismes déjà vécus. Elles s’atténuent progressivement.
Si les manifestations reprises dans la liste ci-dessous subsistent au-delà de 3 semaines ou si elles se déclenchent à postériori et persistent, il est conseillé de rester vigilants et de vérifier si ces réactions s’atténuent. Si tel n’est pas le cas, un accompagnement spécialisé est conseillé.
Une prise en charge rapide peut aider à éviter ces réactions, à les atténuer, ou les empêcher de s’installer. Plus la prise en charge est rapide, plus elle sera brève.
Si vous pouvez simplement parler de votre vécu à quelqu’un qui prend le temps de vous écouter, laisser sortir les émotions vives qui sont enfermées en vous suite au choc, faites-le ! Si votre récit s’accompagne de tremblements, c’est également normal : le corps se décharge du choc psychique.
Si vous avez la possibilité de participer à un groupe de parole organisé spécialement suite à ces événements, allez-y. Ils pourront également être très aidant.
Voici une liste des manifestations auxquelles il est opportun de rester attentif dans les jours et semaines qui suivent le choc initial:
- Troubles du sommeil : difficulté à trouver le sommeil, réveil en milieu de nuit ou trop tôt le matin, durée de sommeil insuffisant, cauchemars, etc.
- Crises d’angoisse et de panique répétitives et dont l’intensité ne diminue pas.
- Hypervigilance et anxiété : l’état d’alerte est permanent. La personne réagit violemment à tous les bruits soudains, qu’ils soient dangereux ou neutres, et sursaute sans cesse. La personne vit avec l’impression qu’un événement grave peut arriver à tout moment. Il lui est difficile ou impossible de se concentrer.
- Sentiment de culpabilité : la personne se sent coupable d’être encore en vie, de n’avoir pas pu ou su réagir, sauver les autres, pu anticiper, … ce type de réaction est particulièrement fréquent suite à de grandes catastrophes collectives, comme c’est le cas actuellement.
- Conduites d’évitement : Des efforts importants sont faits pour éviter toute conversation, pensée ou situation qui rappelle le problème. Souvent, on note aussi une fatigue considérable, du désintérêt pour les activités habituelles, des difficultés relationnelles, en famille ou au travail.
- Repli sur soi : La personne s’isole, se replie, réagit agressivement et est irritable, à fleur de peau.
- Phénomènes de répétition : les événements dramatiques sont constamment revécus sous forme de flash-back, ou encore la personne ne parvient pas à parler d’autre chose. Les scènes les plus traumatisantes sont revécues sous forme de cauchemars.
- Réminiscence d’événements traumatisants anciens : la personne revit des événements antérieurs douloureux.
- Troubles alimentaires : perte d’appétit ou au contraire, suralimentation.
- Abus de substances : augmentation de la consommation de cigarettes, d’alcool, de drogues, de médicaments (anti-douleurs, anxiolytiques, …)
- Troubles physiques : ulcères gastriques, réactions cutanées, difficultés respiratoires, …